Qu'advient-il de la SPA ?
Quel détournement de sa vocation a lieu sous la gouverne de l'administratrice provisoire ?
Auteur :
MD95, membre de la SPA, donatrice, bénévole au refuge d'Orgeval.
A l'attention de au président de la cour des comptes, au ministre de l'intérieur, au ministre de l'agriculture
Qu'advient-il de la SPA ? Sortira-t-elle vivante des mains de l'administratrice judiciaire nommée par la cour des comptes ? On peut aujourd'hui en douter. Les animaux qu'elle a pour vocation de protéger, eux, pour un grand nombre, n'en sortiront pas vivants !
Je précise que les membres cotisants et donateurs ne sont absolument pas tenus au courant de ce qui se trame "au siège".
On apprend des choses inopinément, les employés et les bénévoles commencent à s'alerter les uns les autres de projets bien loin des statuts de la SPA et bien loin de la préoccupation affichée par la cour des comptes en nommant l'administratrice judiciaire.
Dans l'esprit du grand public, après que la cour des comptes ait pointé des dysfonctionnements dans la gestion de la SPA, un administrateur provisoire a été nommé par le TGI de Paris, le 19 Novembre 2009 et travaille à faire en sorte que la SPA gère mieux pour bien fonctionner.
Le Tribunal a par ailleurs déterminé une période de six mois à l’issue de laquelle un premier rapport sera établi ; celui-ci déterminera la prorogation ou non de la mission de l’administrateur provisoire et prescrit que 3000 euros seraient payés à l'administratrice judiciaire, à titre de provision sur ses frais et honoraires.
La conclusion du président de la cour des comptes à son exposé était la suivante : "il est à souhaiter que la publication du présent rapport - et les mesures déjà prises à l'initiative du ministère de l'intérieur - entraînent rapidement des redressements visibles et un recentrage sur les priorités".
Depuis le 19 novembre 2009, ce ne sont pas 6 mois qui se sont écoulés mais presque 18 mois.
Dès les 6 premiers mois, un premier rapport montrait que la SPA disposait de fonds importants qu'elle conservait pour prévoir au moins un an de fonctionnement d'avance (il y a des vies d'animaux, des soins, des stérilisations, des payes de salariés en jeu) mais qu'elle ne prévoyait notamment pas assez la réfection des refuges. Il y était précisé qu'aucun employé n'était responsable de ce poste pourtant important pour fonctionner sur la durée.
Des procédures de gestion, d'administration sur court, moyen, long terme, de redéfinition des missions de chacun étaient préconisées.
Tout cela est très bien.
Après ces 6 premiers mois, 12 autres ont passé.
Et qu'apprend-on récemment ?
Loin de rénover les refuges, plusieurs sont en danger de démolition pure et simple, sans reconstruction : Gennevilliers, Torreilles, Crozon, Port la Nouvelle, Plouhinec, Sarreguemines.
La fusion de la Roche sur Yon avec Château d'Olonne, avec diminution de la capacité d'accueil. En bon français, cela revient à supprimer un refuge. D'autres sites verraient leur capacité d'accueil diminuée.
En 2009, un autre refuge a été fermé parce que la communauté de communes dans laquelle il était n'avait pas acquitté ses obligations financières.
Combien en tout de refuges réduits, fermés ?
Traduction : combien de chiens, de chats et autres animaux euthanasiés d'ores et déjà ?
Combien qui vont l'être par manque de capacité des refuges à l'avenir ?
Des milliers !
A Orgeval (78), des habitants du hameau des Flambertins, qui connaissaient l'existence du refuge avant de venir y habiter, n'ont de cesse que de faire démolir les boxes extérieurs. Ils se seraient plaints des aboiements et il y aurait une astreinte par jour de 180 000 euros à payer si l'on ne démolit pas. L'ordonnance de démolition du tribunal n'est pas d'hier. Pourquoi l'administratrice provisoire, qui a tous pouvoirs, ne s'est-elle pas préoccupée avant de cette urgence concernant 100 chiens ? Actuellement, ce sont en effet 100 chiens de grande taille qui ont été évacués et répartis à la hâte dans d'autres refuges, pour répondre à l'injonction de démolition du tribunal.
La serre des chats, qui en accueillait 100 a également été vidée. Les "aboiements" des chats dérangent assez peu d'ordinaire, à telle enseigne que cela ne doit pas figurer sur le jugement du tribunal, je présume. Alors pourquoi ?
Aucune nouvelle de la reconstruction des boxes avec précautions anti-bruit n'est annoncée. Pourtant, une enquête publique a eu lieu, avec avis favorable du commissaire enquêteur.
Le Conseil Général du val d'oise, propriétaire des lieux, qui délègue sa compétence de fourrière à la SPA est-il averti ? Quel est son avis ? Mystères... Pour l'heure, le refuge se vide inexorablement.
Or, la "saison des chatons" arrive. Celle des abandons aussi. Que deviendront tous ces animaux ?
Toutes ces suppressions, diminutions de capacité d'accueil, vont à l'encontre des éléments de son premier rapport qui précisait que la SPA pêchait par manque de prévoyance de rénovation de ses refuges alors qu'elle avait des fonds. Il n'était pas question de difficultés financières conduisant à réduire la capacité d'accueil ou à fermer des centres.
Dans la pratique, les membres cotisants et donateurs de la SPA n'en savent rien car, si Maître Lebossé, administratrice provisoire, adresse sans doute son rapport tous les 6 mois au TGI de Paris, elle ne se sent pas obligée d'en faire autant vis-à-vis des membres cotisants et donateurs.
Un peu cavalier quand on sait que sa nomination a eu lieu à la demande d'une partie des membres et du bureau de la SPA et qu'a priori, cela ne leur retire pas le droit de savoir ce qui se passe et quelles sont les progrès réalisés, bien au contraire.
Franchement cavalier quand on sait que dans son premier rapport, elle pointait les relations parfois conflictuelles entre membres du bureau, qui empêchaient une bonne gestion.
Mais elle, d'accord avec elle-même, pourquoi n'avertit-elle pas les membres cotisants et donateurs ? Pourquoi oublie-t-elle aussi facilement que c'est surtout envers eux que les membres du bureau lorsqu'ils agissent et ELLE quand elle agit en leur nom sur nomination de la cour des comptes, a des obligations d'informations ? Pourquoi ne fait-elle pas, elle-même qui a tous les pouvoirs, ce que le bureau devrait faire ? Pourquoi, après avoir déclaré que la SPA avait une bonne avance financière et malgré cela, n'organisait pas la rénovation des refuges, s'emploie-t-elle à en fermer plusieurs ? Et à diminuer la capacité d'accueil quand ils sont reconstruits ?
Rappelons ici que la SPA, société protectrice des animaux,
fondée en 1844
a pour devise "Sauver, Protéger, Aimer".
Non pas, faire de la comptabilité. Ou du sabordage.
Par le mandat que lui a donné la cour des comptes, si bien résumé par son président, Me Lebossé ne peut agir QUE dans la philosophie, les statuts, la moralité? les priorités de la SPA.
Le but des membres qui ont demandé que la gestion soit revue n'est pas autre que de continuer à sauver, protéger, aimer des animaux jetés comme des rebuts dans ce qu'il faut encore appeler une société mais qui se conforte tous les jours dans le cynisme, la sauvagerie, l'indifférence.
Or, ce qui se fait, sans que les membres soient avertis officiellement, sans que le public en soit averti, c'est le projet de fermeture de plusieurs refuges et a minima, de grandes questions sur leur devenir. Les agents animaliers sont à l'avenant : dans l'incertitude de leur avenir et ébranlés dans leurs convictions journalières de dévouement aux animaux qui en ont déjà vu de dures.
Ils paieront le prix d'une "restructuration" comme savent en faire les grands groupes financiers quand ils enterrent une entreprise avec ses employés ?
Qu'est-ce qui justifie ce sabordage en règle ?
Il est évident que les 3000 euros de provision à Me Lebossé en son début de mandat ont grossi considérablement actuellement.
Si c'est pour remettre la SPA dans les rails pour lui permettre de fonctionner mieux, dans l'intérêt des animaux à sauver, de plus en plus nombreux, conformément à sa vocation, c'est avec l'accord des membres cotisants et donateurs.
Si, au prétexte de réorganiser, c'est pour saccager le but même de l'association, de ses membres et de ses employés en faisant payer le prix fort - LEUR VIE ! - aux animaux, c'est NON!
Faut-il que la cour des comptes, au vu des initiatives plus que contestables de Me Lebossé,
nomme un administrateur provisoire pour surveiller ses faits et gestes avant qu'elle ne saborde tout à fait la SPA et condamne sans états d'âme des milliers d'animaux à la mort, en bafouant la raison d'être même de la SPA ?
Peut-être.
La SPA n'est pas une quincaillerie en gros. Les « dommages collatéraux » concernent des êtres vivants. Qui ont déjà souffert bien assez. Ainsi que les agents animaliers qui en prennent soin. Ce ne sont donc pas des dommages collatéraux mais des points essentiels qui doivent primer, surtout quand aucune explication logique ne vient étayer l'entreprise de démolition.
Il paraît à tout le moins urgent que les ministères de tutelle ainsi que la cour des comptes exigent qu'une information claire et complète soit faite aux membres cotisants et donateurs et que les décisions, surtout aussi dramatiques, ne soient pas laissées dans les seules mains d'une personne qui a oublié qu'elle a été appelée à administrer temporairement (ce qui ne veut pas dire torpiller) la Société Protectrice des Animaux.
- Citation :
- Créée le 21/03/2011 - Fin le 00/00/0000