Kenny fondatrice Fondateur Administrateur
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| Sujet: Anti-corrida : "La mort en direct n'est pas une tradition" Mar Oct 04 2011, 05:40 | |
| Le mercredi 14 septembre 2011Argelès-sur-Mer Anti-corrida : "la mort en direct n'est pas une tradition"Jean-Pierre Dunyach a fait une belle carrière à la SNCF. Après avoir vadrouillé dans le centre de la France notamment, il revient au pays, fidèle à ses racines familiales pour y couler une paisible retraite et militer selon ses convictions. Il s'installe à Saint-Genis, et passe une partie de l'été "à la fraîche" à Bourg-Madame. Frère d'un célèbre dessinateur, l'homme est un "catalan véritable", avec tout ce que cela comporte de qualités et de revendications. Son cheval de bataille depuis plus de dix ans, c'est la lutte anticorrida au sein du Front de lutte pour l'abolition de la corrida (FLAC) 66. Explications. Cela semble paradoxal pour certains, comment peut-on être Catalan, aimer les traditions et être en lutte contre la corrida ?J-PD : Parce que la corrida n'est pas une tradition catalane ! La preuve, c'est que les sud catalans stoppent les corridas à la fin du mois. C'est une décision induite par le bon sens et issue d'une initiative législative populaire. Et puis même si c'était le cas, la mort d'un être vivant n'est pas un spectacle, le FLAC est contre toute cette mise en scène. Défendons, notre terroir, nos vins, notre gastronomie, la Bressola qui sont nos traditions, ah ça oui !Que répondez-vous à ceux qui persistent à dire que justement c'est une tradition ?Même si c'est faux, il n'empêche qu'il y a les bonnes et les mauvaises traditions. Récemment à un forum d'associations, une professeur d'Espagnol m'a dit qu'il était scandaleux de dénoncer la corrida, car c'est une tradition. Je lui ai répondu que si elle était prof d'arabe, elle serait aussi pour la lapidation ! Il faut avoir le courage de dénoncer la barbarie et de s'engager pour changer les choses. Le progrès d'un pays passe par sa capacité à évoluer.Malgré tout, il reste des corridas à Collioure, Céret et Millas ? Infliger d'atroces souffrances à un animal est puni par le code pénal qui défini cela comme des sévices. C'est intolérable. Intolérable aussi, tous ceux qui se régalent de voir cela. Nous avons à notre actif une belle victoire à Bourg-Madame où il y a eu ce triste spectacle de 1998 à 2005. La lutte initiée par Marie-Louise Calvet d'Osséja, présidente de l'APAC a porté ses fruits. Il faut continuer.Cette année, des arrêtés municipaux, à Collioure et Millas notamment, stipulent que vous devez manifester à plus de 500 m des arènes, votre avis ? C'est le fruit d'une entente avec l'union des villes taurines. Ça veut dire qu'ils ont peur d'affronter la réalité en face, mais ce n'est pas de manière administrative que l'on va nous faire changer d'idée. En nous mettant à l'extérieur des villages on veut nous faire taire. Nous résistons !En revanche, vous êtes présents sur les marchés, notamment à Collioure ? Oui et nous avons recueilli en deux jours plus de 1 000 signatures.Quelles sont vos prochaines actions ? Nous devons informer le grand public, en diffusant notamment que la Région et le Département ont signé une convention avec l'école taurine de Nîmes. Comment peut-on tolérer que l'argent public soit utilisé à cela ! D'autant que si le prétexte est la défense de la culture catalane, dans cet établissement on apprend aux élèves le Castillan. Par ailleurs, nous menons des actions vers nos députés afin d'abolir les corridas et pourquoi pas, organiser sur les localités où elles sont autorisées (par dérogation) une consultation démocratique populaire.Pour conclure ?En 2011 après J.-C., ces mises à mort sont inacceptables. Défendons notre véritable histoire, nos traditions catalanes qui font nos différences et caractérisent notre identité, pas cette barbarie. Interview Recueillis par V. Parayre | |
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