Kenny fondatrice Fondateur Administrateur
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| Sujet: Déli de cruauté La justice condamne la Corrida en 1999 Jeu Nov 17 2011, 01:17 | |
| Article sur LIBERATION de ce jour 17.11.11 Société Le 14 août 1999 à 0h28 Le délit de cruauté franchit les arènes privées?La justice a condamné le «caractère non professionnel» d'une corrida. Par CAILLAT Sophie L'inquiétude monte en pays tauromachique. Le célèbre torero nîmois Denis Loré, qui torée en ce moment à la feria de Béziers, a été condamné jeudi à 20 000 francs d'amende par le tribunal correctionnel de Nîmes «pour cruauté envers des animaux». Neuf autres personnes ayant participé avec lui à une corrida privée à Franquevaux, près de Beauvoisin (Gard), le 10 juin 1995, ont également été condamnées à des amendes allant de 10000 à 20 000 francs, dont Alain Bonijol, propriétaire des arènes. Quatre toros avaient été mis à mort ce jour-là. Ce sont quatre associations anticorrida (Flac, Fondation Bardot, SPA et Talis), déboutées au civil, qui ont ensuite porté l'affaire devant la juridiction pénale. Cette décision, qui fait la distinction entre les corridas publiques, légales, et les corridas privées, illégales, est une première juridique. Interrogé par Libération, Jean-Dominique Panzani, le magistrat qui a jugé l'affaire, explique: «Nous espérons faire jurisprudence et empêcher que n'importe qui puisse faire des corridas sans respecter la loi et le règlement.» Le code pénal punit les actes de cruauté envers les animaux, mais offre l'impunité pour les «courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée». Les quatre associations anticorrida parties civiles avaient tenté de démontrer que Beauvoisin, dans les environs de Nîmes, n'était pas une zone de tradition tauromachique puisqu'aucune mise à mort de taureau n'avait jamais eu lieu dans la commune. Ce n'est pourtant pas la voie suivie par le tribunal. Le juge a en effet condamné le caractère «non professionnel» de la manifestation: «Age et origine du bétail inconnus, cornes affeitées (coupées, ndlr) dans des proportions indéterminées, absence de présidence et d'assesseurs», ainsi qu'un respect «approximatif» des temps réglementaires, a-t-il noté dans son jugement. Autant de manquements, selon lui, au règlement taurin municipal adopté par l'Union des villes taurines de France. Pour le tribunal, de plus, le propriétaire de ces arènes privées, Alain Bonijol, dresseur de chevaux pour picadors, n'est pas un professionnel de la tauromachie et ne peut donc se prévaloir de l'immunité prévue dans le code pénal. Pourtant, l'association d'Alain Bonijol, les Aficionados Practicos, pratique les fiestas camperas (fêtes champêtres) depuis 1994. Elles sont le lieu habituel où s'entraînent les toreros en dehors des corridas publiques. «La fiesta campera, c'est l'essence de la corrida, ça existe depuis toujours. La corrida, c'est un tout. La tauromachie se fait d'abord dans l'intimité», assure Alain Bonijol. Jean-Jacques Pons, l'avocat de la défense, s'étonne: «Le règlement taurin n'a pas force de loi. Toute l'économie de la filière taurine est remise en question s'il ne peut plus y avoir d'entraînement.» Les condamnés ont fait appel. Sur LIBERATION | |
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