Article du Publié le 18 novembre 2012
Les zoos, des structures qui restent inadaptées
pour protéger les animaux Damian Aspinall, propriétaire britannique de deux parcs animaliers et membre actif de la fondation John Aspinall, lutte contre la conception actuelle des zoos du monde entier. Selon lui, les collections animales ne servent que l’intérêt du public et non celui de la conservation des espèces.En ce qui concerne la conservation des espèces, les zoos ne sont pas une fin en soit. Tel est le message que tente de faire passer Damian Aspinall, propriétaire de deux parcs animaliers du Sud-Est de l’Angleterre, Howletts et Port Lympne. Le Britannique est également directeur de la fondation John Aspinall, mise en place par son père en 1984. Son objectif ? Œuvrer pour des moyens de sauvegarde plus justes, sans avoir recours aux collections animales exposées dans des cages au public.
Selon Damian Aspinall, les zoos sont un moyen de soulager les consciences contre la responsabilité humaine dans la disparition de nombreux spécimens. Au cours du dernier siècle, des milliers d’espèces se sont éteintes et bien d’autres encore sont au bord du précipice de l’extinction. Une triste réalité, dont l’unique auteur est l’homme. L’homme qui détruit sans compter les habitats naturels, qui chasse, braconne, et pêche en quantité industrielle mais qui, pour se consoler, enferme ses victimes dans des parcs animaliers leur évitant ainsi une fin trop rapide, d'après le directeur.
Des animaux élevés dans des conditions déplorables
Dans un article paru dans le Telegraph, Damian Aspinall expose le point de vue de la fondation John Aspinall quant à la nécessité des zoos : "Nous sommes d'accord sur le fait que la captivité permet parfois de mieux servir les intérêts de l’espèce. Toutefois, nous pensons qu'il est scandaleux que tant de zoos dans le monde entier restent pleins à craquer d’animaux souvent élevés dans des conditions misérables où ils sont incapables de se reproduire, en dépit d’être jumelés bibliquement deux par deux".
Si la majorité des zoos sont pour l’heure incapables d’épauler le développement d’espèces menacées, c’est avant tout parce que ses structures sont pensées non pas pour favoriser le bien-être de ses résidents mais plutôt pour celui de ses visiteurs. Toutefois, la mission qui gouvernait autrefois ces parcs animaliers, à savoir éduquer le jeune public aux merveilles du monde naturel, semble être aujourd’hui complètement obsolète.
L'avènement de l'ère numérique et la diffusion de l'information via la télévision a complètement dépassé l'idée selon laquelle les zoos représentent le seul ou le meilleur référentiel en terme d’apprentissage.
L'objectif : Faire devenir les zoos obsolètesLa Fondation Aspinall cherche donc aujourd’hui à réévaluer le rôle des institutions zoologiques du 21e siècle, en commençant par changer les conceptions de la captivité des animaux. A terme, l’organisation espère que les parcs animaliers (y compris ceux qu’elles gèrent) finissent par devenir dépassés. "Les collections animales joueront certainement un rôle durant au moins les prochaines deux ou trois décennies mais il faut que l’objectif change" souligne Damian Aspinall.
Il précise : "De la simple collecte destinée à la présentation au public, les institutions doivent passer à la vraie conservation, à savoir le maintien d’espèces sauvages, toujours de préférence dans de grands espaces ouverts, couplé à des programmes d'élevage durables et des projets pour les réintroduire dans la nature".
Après des années de travail sans relâche, la Fondation Aspinall est aujourd’hui leader mondial dans l'élevage en captivité d'espèces en voie de disparition. L’organisme gère également des projets de conservation au Congo, au Gabon, en Indonésie et à Madagascar et fournit un soutien financier à des projets et partenaires du monde entier.
Auteur : Emmanuel Perrin
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