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du 06.06.2013
Elevage de la honte : SAISIE DE CHIENS ET CHATS
Dans le collimateur de la justice depuis des années, hier l’élevage « Les longues étoules » de Loisey-Culey s’est vu retirer 29 chiens et 74 chats. 13 chattes allaitantes sont restées sur place avec leur progéniture. Propriétaire de l’élevage canin et félin situé à Loisey-Culey depuis une dizaine d’années, Evelyne Dessergy devait participer ce week-end au salon du chiot qui se tient à Verdun. L’intervention hier de la gendarmerie et de la société protectrice des animaux (SPA) aura mis un terme à son déplacement en terres verdunoises.
« Cette éleveuse était déjà connue de la justice pour des faits ayant trait aux animaux, elle a été condamnée par deux fois, en 2007 et 2009, pour exercice de son activité sans utilisation d’installations sanitaires conformes malgré une mise en demeure, mauvais traitement à animal, mais aussi entrave à l’inspection sanitaire », rapportait hier après-midi le parquet de Bar-le-Duc.
Travail dissimulé en susEt, c’est suite à un arrêté préfectoral la concernant daté d’août 2012 et de nouveaux rapports du mois suivant faisant état d’aucune amélioration de l’élevage que le parquet a décidé hier de procéder à des vérifications au sein de l’élevage. « Tout en étant convaincu que ce que nous allions voir, allait forcément aller jusqu’à la saisie des animaux », précisait la substitut du procureur.
D’où la présence aux côtés des gendarmes, de membres de la cellule anti-trafic de la SPA, bien que du côté du parquet il n’y a aucune suspicion de trafic. Mais de vraies conditions sanitaires déplorables qui ont conduit Julien Soubiron, adjoint à la cellule anti-trafic de procéder avec ses collègues à la saisie de 29 chiens, des cane corto, dogues américains, shitsu et bichon. « L’un d’eux a été conduit en urgence chez un vétérinaire de Bar-le-Duc, il a vraisemblablement fait une crise cardiaque en sortant pour la première fois au grand air. Quatre sont morts pendant leur transport dans un refuge de la SPA en région parisienne », poursuivait-on au parquet barisien.
Quant aux chats, des persans, 74 ont aussi été évacués, seules les mères (13) et leurs petits restant dans cette ancienne porcherie transformée en élevage insalubre. « L’éleveuse était en train de transférer son activité canine vers une activité féline, dont la réglementation est moins contraignante », expliquait Julien Soubiron.
Aujourd’hui, l’enquête des gendarmes se poursuit pour déterminer si des infractions supplémentaires doivent être ajoutées au 11 déjà reprochées par le parquet. D’ores et déjà l’inspection du travail a pu constater la dissimulation d’une activité de salarié et la brigade financière s’apprête à éplucher les comptes de l’élevage placé en redressement judiciaire.
Hier, tandis que l’éleveuse assistait à la prise en charge de ses animaux, à aucun moment elle n’a concédé que ceux-ci pouvaient vivre dans des conditions insalubres et être mal traités.
Auteur : Karine DIVERSAY
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