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Charente Libre du 07.06.2013
Animaux abandonnés d'Ecuras: De 6 à 8 mois avec sursis requis
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L'avocat de la Société nationale de éfense des animaux et de l'association Stéphane Lamart demande la requalification des faits d'abandon en "sévices graves et actes de cruauté".Six mois de sursis et 120 heures de Travail d'intérêt général contre Julie M., qui "assume ses conneries et accepte" d'effectuer un TIG. huit mois avec sursis pour Geneviève C. ont été requis par le procureur. Il demande l'interdiction définitive de détenir un animal, la confiscation des animaux au profit du refuge de l'Angoumois, mais pas l'interdiction d'exercer une prodfession en rapport les animaux.
Le président Chinour met l'affaire en délibéré au 21 juin à 8h30.
Julie M. sort de la salle à pas rapides. Tête baissée.
Les bénévoles de la SPA de Mornac et leur présidente Katia Amyrault-Faury quittent la salle d'audience, satisfaits des réquisitions du procureur. Leur avocate Marie-Géraldine Coupey revient sur l'audience:
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Le procureur Martin Viver-Darviot prend la parole. Il estime que les deux femmes "ont considéré leurs annimaux comme des objets, de consommation, jetables". En partant de leur maison, elles ont pris les meubles, pas les animaux. C'est à se demander si elles ne considéraient pas leurs animaux moins que leurs meubles".
Pour lui, l'infraction d'abandon danimaux est caractérisé" alors qu'il y a toujours des bonnes volontés pour la cause animale, comme le montre le nombreux public aujourd'hui".
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L'avocat de la Société nationale de éfense des animaux et de l'association Stéphane Lamart demande la requalification des faits d'abandon en "sévices graves et actes de cruauté". C'est la première fois à Angoulême qu'on voit de tels actes de maltraitance", martèle Me Patrice Grillon. "On ne peut tolérer l'intolérable".
L'association demande "l'interdiction définitive de détenir un animal mais aussi l'interdiction d'exercer une activité professionnelle, de manière directe ou indirecte, avec des animaux".
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L'avocate de l'association "30 millions d'amis" suggère au procureur que les propriétaires ne puissent plus détenir d'animaux "pour préserver l'avenir des animaux", ainsi que "la confiscation des animaux au profit du refuge de l'angoumois". Geneviève C. serait partie avec un Cane Corso que l'association espère voir confisqué.
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"On a même laissé une chienne manger ses chiots, un par un. Pour survivre..."
Me Coupey rappelle aussi que Geneviève C. avait déjà maltraité un de ses chiens quelques mois auparavant. Elle faisait même partie d'une liste noire pour qu'elle ne puisse adopter d'animaux dans un refuge.
Deux jours avant d'abandonner les animaux à Ecuras, Geneviève C. a même eu le culot de publier sur sa page Facebook l'appel national de la SPA contre les abandons d'animaux avant les vacances... Murmures dans la salle.
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Les avocats des partie civile prennent la parole. Photos couleurs en main, "sur lesquelles la souffrance est palpable", Me Marie-Géraldine Coupey raconte avec moults détails "la scène d'horreur" que les gendarmes, le voisin, le maire de la commune et les membres de la SPA ont découvert à Ecuras.
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Julie M. revient à la barre. Elle parle de ses projets professionnels "peut-être dans l'agriculture". Le procureur Martin Viver-Darviot l'interroge: "que voulez-vous faire précisément"?" "De l'élevage de chèvres laitières"... Les murmures montent dans la salle. "Vous pensez vraiment en être capable?" "On verra bien".
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Le président Chinour lit la déclaration de Geneviève C. qui renvoie sans surprise la responsabilité vers son ancienne compagne. "J'adore les animaux. Je voyais bien que ça n'allait pas. On nn'avait pas assez d'argent pour les nourrir tout le mois. Quand on est parti de la maison, j'ai demandé à Julie de m'emmener mais elle ne voulait pas", lit le président du tribunal.
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Julie M. assure qu'elle n'est la propriétaire que de deux chiens, qu'elle est allée plusieurs fois à la maison d'Ecuras pour donner le reste des croquettes "ou de l'eau quand on n'a plus eu de croquettes". "Je disais à Geneviève qu'on avait trop de chiens et on s'engueulait". Pour Julie, c'est son ancienne compagne qui est responsable de la situation. "Moi, au moins j'assume, je suis là aujourd'hui".
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9h. On appelle les propriétaires des chiens d'Ecuras. Une frêle jeune femme s'avance, livide, depuis le fond de la salle d'audience. Julie M. a la propriétaire de deux des chiens abandonnés. Geneviève C., elle, n'est pas là.
Silencieux. Des photos de chiens fameliques sur la poitrine. La mine grave. Une quarantaine de défenseurs de la cause animale, membres de la SPA de Mornac, de la Fondation Brigitte Bardot ou de 30 millions d'amis, attendent sur les marches du palais de justice d'Angoulême le procès des deux propriétaires de la vingtaine de chiens retrouvés dans une maison d'Ecuras voici une quinzaine de jours.
Les deux femmes sont jugés ce vendredi matin pour abandon volontaire d'animaux, parmi 13 autres affaires. Me Marie-Géraldine Coupey, et les autres avocats du Refuge de l'Angoumois espèrent une requalifcation des faits en maltraitance.
Le président Chinour prévient avant même le début de l'audience du tribunal correctionnel:
"Le tribunal n'est ni une tribune, ni une arène. Je ne tolèrerai aucune manifestation de vengeance ou de colère. Si tel était le cas, je prononcerai une audience à huis clos". http://bcove.me/sc44235z
Auteur :
Anne Kerjean L'article sur Charente Libre