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Le Japon n'a plus le droit de chasser les baleines dans l'Antarctique.
La Cour internationale de justice, dans un arrêt définitif, vient d'interdire au Japon la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique, une pratique qu'il mène depuis près de 30 ans à l'encontre du moratoire décrété par la Commissions baleinière internationale. Une décision attendue depuis des décennies pour le vivant.
| Le baleinier japonais Yushin Maru remonte une baleine noyée après 30 minutes d'agonie en 2006 © Greenpeace
Source : notre-planete.info |
En 1982, la Commission baleinière internationale (CBI), l'organisme chargé de la protection des cétacés et de la régulation de la chasse à la baleine, a adopté un moratoire sur la chasse commerciale à la baleine qui est entré en vigueur en 1986. Officiellement, les pays ne sont donc plus autorisés à pêcher les cétacés depuis cette date.
De plus, depuis 1994, un sanctuaire baleinier austral a été décrété : il s'agit d'une aire marine protégée de 50 millions de km² entourant le continent Antarctique où la Commission baleinière internationale a banni tout type de chasse à la baleine commerciale. Or, le Japon s'est opposé à cette décision et a tenté, en 2004, d'invalider son existence, tout en poursuivant sa chasse sur la zone protégée.
Ainsi, le Japon, qui se cache derrière de prétendues recherches scientifiques, a continué de chasser les baleines : environ 14 000 sont été tuées en près de 30 ans, dont la grande majorité dans l'Antarctique et dans des conditions de souffrance inacceptables. Cette imposture a été régulièrement condamnée par la CBI qui a voté 30 résolutions à ce titre mais sans jamais obtenir du Japon un renoncement.
Heureusement, la Cour internationale de justice (CIJ), qui est le principal organe judiciaire des Nations Unies, a ordonné, dans un arrêt publié lundi 31 mars 2014, que le Japon cesse la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique.
La Cour internationale de justice ordonne au Japon de cesser la chasse à la baleine dans l'Antarctique
En effet, la CIJ avait été saisie en 2010 par l'Australie, qui accusait le Japon de pratiquer une chasse à l'échelle commerciale sous couvert d'un programme de recherche scientifique. L'Australie demandait à la CIJ d'ordonner au Japon de mettre fin à son programme de recherche.
Le Japon a rejeté ces accusations et rétorqué que son programme de recherche scientifique JARPA II était conforme à ses obligations conventionnelles.
Après avoir entendu les arguments et présentés les preuves des différentes parties pendant les trois semaines d'audience en juin 2013, la CIJ a conclu que la chasse à la baleine pratiquée par le Japon dans l'Antarctique était illégale aux termes du droit international : « le Japon doit révoquer tout permis, autorisation ou licence déjà délivré dans le cadre de JARPA II et s'abstenir d'accorder tout nouveau permis au titre de ce programme. » Cette décision a été approuvée par 12 des 16 juges de la Cour qui a ainsi conclu que le pays violait trois dispositions de l'Annexe à la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine.
La Cour a estimé qu'il y avait trois aspects supplémentaires qui faisaient douter que JARPA II soit un programme de recherche scientifique :
- la durée illimitée du programme,
- les résultats scientifiques limités jusqu'à ce jour,
- et l'absence de coopération avec d'autres programmes de recherche nationaux et internationaux dans l'océan Antarctique.
Enfin, le jugement rendu par la CIJ est « définitif, sans appel et obligatoire pour les parties ». Satisfaction des ONG de défense des animaux
Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), qui milite pour la fin de toute chasse à la baleine commerciale ou soi-disant « scientifique », a salué ce jugement qui constitue une grande victoire pour la protection des cétacés et le droit international. Ce jugement qui fera date signifie que les cétacés du Sanctuaire de l'océan Austral sont désormais à l'abri du massacre commercial mené sous couvert de recherches scientifiques.
« Historiquement, le gouvernement japonais a toujours respecté les institutions internationales et nous nous attendons à ce que le Japon se plie au jugement de la Cour », a-t-il déclaré. « Nous appelons respectueusement le Japon, l'Islande et la Norvège, les trois derniers pays du monde qui tuent encore des baleines à des fins commerciales, à admettre que la chasse à la baleine n'a plus sa place au XXIe siècle et à agir conformément au précédent jurisprudentiel établi par la Cour aujourd'hui. »
Les comités indépendants d'experts internationaux en droit qui ont examiné le programme japonais de chasse scientifique à la baleine l'ont systématiquement jugé « illégal » aux termes du droit international, indique IFAW.
Pour Sea Shepherd, "la journée du 31 Mars 2014 marque peut être un tournant historique dans le mouvement de défense des océans et pas seulement des baleines. En effet, à la sortie de l'audience, le Japon s'est déclaré "très déçu mais désireux de respecter la décision rendue" par le plus haut organe judiciaire des Nations-Unies, la Cour Internationale de Justice de la Haye (...) Si le Japon tient parole, l'essentiel de nos navires et tous les moyens que nous mobilisons depuis maintenant 10 ans pour faire respecter ce sanctuaire antarctique pourront être déployés sur d'autres missions. Nous pourrons enfin mener toutes ces batailles pour les océans aux quatre coins du monde, auxquelles nous avons été contraints de renoncer faute de navires suffisants. L'arrêt effectif et définitif de la chasse baleinière en Antarctique serait donc une victoire non seulement pour les baleines du sanctuaire antarctique mais pour toutes les créatures marines que nous allons pouvoir secourir..."
Une très bonne nouvelle qui a tout de même mis plus de 30 ans à arriver...
Auteur Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés
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